dimanche 16 octobre 2011

La course aux points de Manchester - Suivre son instinct avant tout !

Suite aux qualifications de la course aux points, en avant midi, j’ai pris le départ de la finale avec une certaine confiance, malgré mon rhume et mon mal de gorge qui ne semblaient pas me lâcher.  Ça a fonctionné pour la poursuite alors pourquoi pas pour la course aux points.  Les coureurs d’expérience comme Wallace (USA), Figueroa (COL), Christiansen (DAN) ainsi que les sprinteurs Zoric (ARG) et Zyrianof (RUS)  seront  là et me surveilleront.  Pour moi, ça m’avantage.

Le départ est donné et déjà la course est animée par mon compatriote Sylvan Adams qui relance à chaque ralentissement profitant des occasions pour s’échapper afin de ramasser des points. De mon côté, j’observe le compte tour et je me place pour être dans une bonne position au moment  clé.  Un peu avant le sont de la cloche du premier sprint, je prends la tête du peloton avec une bonne vitesse,  j’ai confiance et je relâche un peu dans la dernière ligne droite pour voir Sean Wallace m’enfiler et prendre les 5 points.  Une erreur importante de ma part, je l’avais sous-estimé.  Je corrige la chose au second sprint.  Je me mets en bonne position et lance le sprint en poussant à fond sur 300m.  Personne ne me passe cette fois et Wallace est blanchi. J’ai 3 points d’avance.
Sylvan Adams tente à nouveau de s’échapper.  Je le laisse filer.  Personne ne souhaite organiser la chasse, tout le monde me surveille.  Il gagne le 3e sprint et je prends la 2e position.   J’ai 6 points dans ma poche. Puis ma seconde erreur, je laisse passer le 4e sprint, je ne sais pourquoi, c’est une mauvaise habitude, et je vois Wallace gagner ce sprint.
Adams relance de nouveau.  Il a pris 75m sur le peloton avec un autre coureur.  Quelques coureurs réagissent et prennent en chasse l’échappée mais à peine un tour plus tard, ils lèvent le pied.  Je me lance à  fond sur le groupe de Sylvan. Je le rejoins en un tour, Wallace est dans ma roue. Je passe devant et j’ajoute encore plus de puissance. Je donne mon relai, Wallace ne passe pas. Je plonge à nouveau, je donne mon relai et Wallace me suit, collé à ma roue. Sylvan passe, je saute dans sa roue, je prends le relai et de nouveau Wallace ne veut pas collaborer. La cloche sonne pour annoncer le 5e sprint.  Avec la fatigue, je tarde à lancer. Erreur ! Wallace a une meilleure accélération que la mienne.  Il gagne l’avant dernier sprint et je prends la 2e position.
Ma tête est embrouillée. J’ai perdu le fil des points. Je ne sais pourquoi, mais je crois avoir toujours un point d’avance sur Wallace. C’est peut-être l’image du tableau après le 4e sprint qui m’est resté en tête… Je laisse alors filer un groupe de 3 coureurs avec Sylvan. Puis encore un autre groupe de 2 et un autre 3. Personne pour me mettre en danger. À 5 tours de la fin je vois sur le tableau indicateur que je suis en retard d’un point. Je refais les mathématiques et je vois mon erreur… Est-il trop tard ? Je pense à 200 à l’heure. Le groupe de 5 coureurs à un quart de piste d’avance. L’autre groupe est entre mon peloton et celui d’Adams. Je dois faire au moins un point et finir devant Wallace pour gagner. Je dois chasser seul le groupe de tête. Wallace va me suivre c’est certain. Il aura un grand avantage sur moi dans le dernier tour. De toute façon, je n’ai rien à perdre. En moins de deux ma décision est prise. Je me lance, je donne le coup à 4 tours de la fin. Je dois avoir un synchronisme parfait et prendre la tête à 300m de la ligne puis tout donner. Je pousse d’une façon progressive. Je vois le compte tour «3». Je dépasse le petit groupe de de chasse. Le compte tour montre «2». Je sens ma vitesse qui augmente, comme si j’avais une seconde force en moi. Mon timing est parfait, à 300 m je passe le virage premier, j’entends la cloche, ma tête dans le guidon je vois à peine «1» sur le compte tour. Je donne un coup de rein dans le premier virage et j’ouvre à fond avec un seul objectif, aller plus vite. Il ne reste que le dernier virage et la ligne droite jusqu’à l’arrivée. Je pousse de toutes mes forces, mon coup de pédale est saccadé, j’ai peur de casser. Wallace ne doit pas me dépasser ! Je redouble mon effort et je croise la ligne premier. Personne ne m’a suivi. J’ai décroché Wallace et tous les autres. J’ai la bouche grande ouverte pour reprendre mon souffle après m’être dépassé, plus que jamais. Puis, j’entends Pascale me crier bravo mon amour, bravo mon champion ! Comme les mots de celle que j’aime me font du bien. J’ai gagné mon deuxième titre et surtout un grand bonheur !
J'aurais Sean Wallace et Bernado Figueroa à mes côtés sur le podium. Sylvan Adams prend le 4e rang.







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