dimanche 28 octobre 2012

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L'ACVQ

Vous êtes invités à l'Assemblée Générale de l'ACVQ
L’AGA de l’ACVQ aura lieu le 25 novembre 2012, de 10h à 12h30
Au Restaurant Saverio, 1365 Curé Labelle,
Laval, H7V 2V9, 450-686-8669
 
Petit déjeuner gratuit !
 
Nominations pour les Trophées 2012 de l'ACVQ
Trophée Jack Éyamie (le coureur le plus gentilhomme)
Est voté par les membres lors de l’assemblée générale
Alain Cadorette
Yves Carbonneau
Pascale Legrand
Vincent Richard
Jean-François Blais
 
Trophée Nick Mancini (Le coureur le plus amélioré)
Sébastien Cossette
Jean-François Blais
David Albert
 
Trophée Évariste Lavoie (la révélation de l'année)
Jihane Boutros
Michel Jean
Bruneau Lafontaine
 
Coupe Georges Hélaouët (l'exploit de l'année)
Jean-François Blais (Critérium QC)
Pierre l’Écuyer (Champ Canadien)
Jean Philippe Lambert (Charlevoix)
 
Trophée Henry Lévy (meilleure organisation de l'année)
Coupe des Amériques (Diane Prévost)
Grand Prix Cycliste de la Matapédia (Michel Fugère)
Tour de la Montérégie (Marc-Wayne Addison)
 
Trophée Antoine Bécotte (Bénévole de l'année)
Antoine Mâlo
Marc-Waine Adisson
André Péloquin
 
Trophée Guy Morin (Pistard de l'année)
Gérard-Louis Robert
Stéphane Le Beau
Marc Couture
 
Trophée du Président (Équipe gagnante du contre la montre par équipe Provincial)
Powerwatts- Fittime
Sylvan Adams – David Albert – Brandon Sant
 
Bravo aux gagnants du Super Prestige :
Me A    Michel Jean           Sport GTH
Me B    David Albert          PowerWatts Fittime
Me C    Sylvan Adams        PowerWatts Fittime
Me D    Pierre L'Écuyer      FADOQ
Me E    Jihane Boutros       Croix de Fer
Me F    Carole Vanier          Indépendante
Équipe de l'année              Trek – Bontrager
 
... et du trophée Robert Brisson
Me A    François Doyon       Quilicot - RackUltra
Me B    John Malois              Suarez - ACQ
Me C    André Lamarche      Trek – Bontrager
Me D    Pierre L'Écuyer        FADOQ
Me E    Jihane Boutros         Croix de Fer
 

samedi 20 octobre 2012

S’organiser ailleurs !

Pour me préparer avant mon arrivée sur la piste de Manchester pour les championnats du Monde Master,  cette piste mythique ou les records des Borman, Obree, Wiggins, Hoy et bien d’autres ont vu le jour,  j’ai eu la chance de m’entraîner  sur le tout nouveau vélodrome intérieur de Roubaix. C’était ma seule option car la popularité du cyclisme sur piste en Angleterre, après la récolte de 8 médailles d’or aux J.O. de Londres,  a comblé toutes les plages d’entraînement libre possibles avant les championnats du monde. 

Roubaix était merveilleux. Pour s’y rendre nous passons devant le vieux vélodrome extérieur où tous les grands du cyclisme ont passé pour l’arrivée de la classique Paris-Roubaix.  L’accueil chaleureux d’Arnaud Tournant, 14 fois champion du Monde et quadruple médaillé olympique, dont une médaille d’or, me fait du bien.  La vraie chaleur des gens du nord de la France. Tout est simple, je me présente, le personnel me dit qu’ils ont entendu parler de moi, que la piste est disponible à certaines heures et que je peux rouler pour 7,50 Euros pour une période de 2 heures. Je peux louer un bloc de départ et un entraîneur pour 20 euros. Je réserve le tout pour deux jours.

Mon entraînement n’est pas trop intense, je ne fais que polir les petits détails. Quelques départs sur le bloc et quelques km lancés à 16,5 sec au tour, soit 54,5 km/h.  Je suis satisfait. J’ai le rythme et je serai en mesure de faire des temps respectables au championnat. Je sais qu’il me manque de la vitesse de pointe, mais je ne pouvais tout faire en quelques semaines suite à ma blessure à la mâchoire.

Je quitte le vélodrome avec ma compagne Pascale.  En regardant sur la droite à la sortie, elle me dit « Aimerais-tu rouler sur le vieux vélodrome… tu devrais sortir ton vélo ».  Je l’écoute, je prends ma machine avec les deux roues lenticulaires (roue pleines) et je fais le tour de cette piste en béton qui a tant d’histoire.  J’aurai roulé là où les Merckx, De Vlaeminck, Moser, Boonen et tous les grands ont signé des victoires.

Anecdote : En voyageant en Belgique je me suis arrêté au vélodrome de Gan, nommé Eddy Merckx.  Je vois le maillot de champion du monde d’Arnaud Tournant.  Le français était venu se préparer en Belgique pour gagner son titre.  La vie est un éternel recommencement !

Anecdote 2 : L’Europe est belle, elle a de l’histoire, elle s’est ouverte et donne un bel exemple de démocratie. À chaque voyage je découvre des villes avec une architecture particulière et toutes les raisons qui justifiaient la construction de ces magnifiques bâtisses de pierre, de brique et de bois.  Mais cette fois j’ai été frappé par le courage de certaines villes de faire glisser de magnifiques structures modernes à quelques mètres des lieux historiques.

jeudi 11 octobre 2012

La poursuite en deux temps

Défendre un titre pour une troisième année consécutive ça peut rendre nerveux. Je l’étais. Une sensation intérieure qui fait changer le rythme cardiaque et qui donne des chaleurs.  Il suffit d’y penser une fraction de seconde pour avoir cette dôle de sensation pendant de longues minutes.

Je suis venu au Championnat du Monde des Maitres sur Piste à Manchester sans référence, cette fois-ci. Pas de championnats canadiens, ni québécois, pour me guider suite à ma fracture de la mâchoire qui m’a mis sur un repos forcé pendant 2 semaines.  Seulement un peu de «home-trainer» en respirant la bouche fermée à travers des broches qui me donnaient un look à la Annibal Lecter.   Un effort de plus de 200 watts me forçait à ouvrir mes joues avec les doigts pour essayer de faire passer l’air dans mes poumons.  Pas fort pour développer la puissance nécessaire pour la piste, sachant que je fais une poursuiteà une puissance près de 500 watts.  Le jour où les broches furent retirées, je savais que reprendre le temps perdu demanderait des efforts intenses et que chaque jour allait compter. Je me suis fait mal, sans savoir si je progressais réellement.  Le vent d’automne nous fait toujours sentir lent quand on roule sur la route sans compter l’état pitoyable de la chaussé à Montréal et ses alentours. 
Mercredi, c’est le jour de vérité. À l’échauffement, j’ai de bonnes sensations. Je roule près de la balustrade à 50km/h sans problème.  Je sais que je devrai faire 54 km/h pendant ma poursuite pour faire un temps de 2:20 avec un départ arrêté.  Ça devrait me qualifier pour la finale pour l’or.

L’attente est longue.  Mon départ est prévu que vers les 13h. Je serai le dernier à partir et contre Claus Christiansen, le médaillé d’argent de l’année passée. Mes pensées se laissent aller et je passe par plusieurs périodes de nervosité et je les relâche en pensant aux sensations du matin et celles que j’avais au vélodrome de Roubaix. Je ne devrais pas être déçu si je ne performe pas.  Je le sais, ma blessure est une bonne excuse. Mais je veux gagner.

Mon départ arrive.  Michael Popplewell  vient de faire le meilleur temps avec un 2:20,33, Je dois faire mieux ou battre Christiansen et faire sous les 2:23 (le deuxième meilleur temps de la journée).
Sur le bloc de départ Claus Christiansen tarde à arriver. Je descends de mon vélo et je remonte une minute plus tard.  Nous sommes prêts.  Trois grandes inspirations et le bib des 30 secondes résonne, puis  celui des 10 et le décompte des bips de 5 à 0.  Mon synchronisme est parfait je sors en douceur sans effort. Je prends de la vitesse, un peu trop.  Je suis à 55 km/h (16.3 sec au tour de 250m). Tout va bien j’ai deux secondes d’avance sur mon temps avec 500 m à faire. Puis paf le coup dans les jambes.  Je force,  je pousse comme si on m’avait coupé les artères qui mènent à mes cuisses.  Plus rien,  je perds une seconde au tour.  Je fais un 2:20,48, Je me classe deuxième.  Je suis à 0.15  seconde de l’australien  Popplewell .  La finale sera vers 19h.

Étendu à côté de Pascale, je dors dans le petit box des Canadiens, sous le bruit de l’équipe Britannique qui s’entraîne sur la piste.  Les plus rapides du monde… Je rêve !  À mon réveil je vois deux équipes de poursuite faire des 3 km lancés à plus de 60km/h de moyenne.  Impressionnant de voir que 8 coureurs sont en mesure de tenir ce rythme alors que le Canada  ne dispose même pas de 4 coureurs en mesure de faire ces temps.
Je suis prêt pour ma poursuite.  Je la ferai comme toutes les finales.  Observer mon adversaire, me garder de l’énergie et tout donner  à 750m de la fin.  Peter Toth est mon point de repère sur le bord de la piste pour me montrer où est mon adversaire.  Impossible de regarder de  l’autre côté de la piste.  Je perdrais trop de vitesse en me retournant pour regarder de côté.  

Sur la ligne de départ, ma gorge est toujours irritée de l’effort du matin.  Je tousse encore en grimpant sur mon vélo. À 30 secondes, je racle ma gorge une dernière fois.  Le bip du départ se fait entendre. Je pars avec un bon rythme, cette fois, je suis tout juste sous les 54km/h. Je me sens bien, je sens que je peux garder cette vitesse.  À 1000 mètres je suis à 1 seconde derrière Popplewell. Je ne panique pas. À 750m j’ouvre la machine, 10 coups de pédales pour accélérer.  Je sens l’accélération, elle est formidable.  À 500m, je passe à égalité contre l’Australien, à 250m j’ai une demie seconde d’avance, je sais que je vais gagner.  J’entends Pascale me crier des estrades Go Stéphane Go.  J’ai des frissons, je vais passer la ligne et je serai champion du Monde de la poursuite pour une 3e année consécutive. Je pousse à fond et je sens que je ne perds pas de vitesse. Je passe la ligne, coup de pistolet pour moi et une seconde et demie plus tard, coup de pistolet pour Popplewell.  J’ai relevé mon défi en plus d’améliorer mon temps de la qualification par 2/10e de seconde.

Sur le podium, j’ai vu plusieurs  poursuiteurs partager les marches à mes côtés.  Je suis heureux d’avoir été constant trois années consécutives.
Le canadien Mike Nash, membre de l'ACVQ, qui avait réussi à se qualifier 4e,a fini sa finale à deux secondes du médaillé de bronze dans la catégorie 45-49 ans. Je suis fier de lui car il a amélioré son temps de 5 secondes, par rapport à l’année passée.