L'âge est bien trop souvent un prétexte utilisé à toutes les sauces pour justifier la sédentarité, croit le Gatinois Gaëtan Boulanger. Voilà pourquoi l'athlète de 66 ans enfourche son vélo depuis une douzaine d'années et pour qui la plus grande victoire restera toujours l'impact positif qu'il a eu sur ses enfants.
Originaire de Plessisville mais installé en Outaouais depuis 1989, l'homme en est à sa cinquième saison au sein de l'Association des cyclistes vétérans du Québec (ACVQ), réservée aux athlètes de 30 ans et plus. Ses résultats sur le circuit provincial sont tout sauf banals, s'étant entre autres taillé une place sur le podium dans la catégorie Maître D lors du Grand Prix de Ste-Martine, d'un contre-la-montre à Granby et au Grand Prix de Charlevoix. Retraité de la dentisterie et des Forces armées canadiennes, M. Boulanger a décidé de se mettre plus assidûment au cyclisme à l'âge de 55 ans et depuis, il ne peut tout simplement plus s'en passer. Son discours sur la pratique du sport est inspirant. «Beaucoup de gens utilisent l'âge comme prétexte pour s'empêcher de faire des choses dans la vie. Moi, j'ai découvert un beau défi athlétique. Ma vision, c'est de me rendre le plus loin possible avec les capacités et le talent que j'ai», lance-t-il.
C'est en rencontrant sa conjointe que le déclic pour le vélo est survenu. «J'avais un 'bicycle' auparavant, mais je disais que j'avais mal aux fesses aussitôt que je pédalais sur une distance de plus d'un kilomètre», confie-t-il en riant. Il y a eu d'abord le cyclotourisme, puis le Gatinois a graduellement décidé de s'entraîner afin de concourir dans le monde du vélo sur route. Depuis, il fait équipe pour l'entraînement avec Daniel Simard, devenu au fil du temps son meilleur ami.
La progression du sexagénaire est évidente à tout point de vue. «Lors de la première année, je terminais les courses dans le dernier tiers des coureurs et aujourd'hui je réussis à grimper sur le podium. Je prends soin de mon alimentation, je m'entraîne quotidiennement même quand ça ne me tente pas et je prends le temps de relaxer. Je vis comme un athlète professionnel», dit-il.
Une autre preuve de sa volonté de fer, c'est que l'homme se rend chaque hiver en Arizona depuis 2006 pour s'entraîner en compagnie des autres membres de l'équipe MazurCoaching.com, menée par l'ex-champion polonais Mirek Mazur. Gaëtan Boulanger enfile le maillot blanc, noir et rouge depuis ce temps. «Quand je l'ai rencontré, il m'a offert l'opportunité de joindre son équipe, alors j'ai tout de suite accepté», affirme-t-il.
Pour le père de deux enfants âgés de 29 et 32 ans, renouer sur une base plus régulière avec le sport est une belle occasion de renouer avec son passé. Pourquoi? Il dit avoir regretté pendant 25 ans de sa vie de ne pas avoir poursuivi dans la même voie alors qu'il excellait en tant que hockeyeur dans les années 60, repêché par les Red Wings de Detroit. Finalement, il a décliné l'offre et a choisi de poursuivre ses études, un choix qu'il ne répéterait pas si tout était à refaire. «J'avais un beau potentiel et finalement j'ai réalisé que j'avais manqué le bateau. Et il y a dix ans, c'est comme si j'avais eu une seconde chance de monter à bord. Ça me comble car il n'y a qu'une seule façon de vivre sa vie, c'est avec passion», indique-t-il. «Tout se joue dans la tête quand on pratique un sport. L'attitude, les émotions et l'action sont tous reliés», complète le Gatinois.
Disant être fier de servir de modèle à ses enfants, le vétéran athlète a une opinion bien arrêtée sur le dopage, un gros fléau dans le monde du cyclisme depuis quelques années. On n'a qu'à penser au cas très médiatisé de la Québécoise Geneviève Jeanson, qui s'est retirée de la compétition il y a quatre ans. «Doper, c'est tricher la compétition, mais aussi notre santé. Ça n'a aucun sens de le faire, selon moi», affirme celui qui dit avoir comme idole Lance Armstrong, champion du Tour de France à sept reprises.
Gaëtan Boulanger ne chômera pas au cours des prochains mois car il prévoit participer à l'été 2011 aux Championnats du monde des maîtres cyclistes, en Autriche. «Je veux tester mon potentiel», conclut-il.
Tiré du site la Flame rouge
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